Voici un petit article d'Alain Avon, expliquant les phénomènes thermodynamiques se passant lors d'un roulage et l'utilité d'un graissage ...
"Même si le piston est graphité et le cylindre nickasilé, ce qui améliore à la fois les coefficients de glissement et la résistance, il est quand même préférable de "graisser" avant le freinage.
Tu auras peut-être pu constater que la pluspart des serrages se produisent en fin de ligne droite au freinage ou dès lors de la phase de réaccélération. C'est dû principalement à deux phénomènes simultanés qui sont d'une part le réfroidissement brutal du moteur dans la phase de freinage et d'autre part la déficience de lubrification à ce moment.
Pour l'effet de refroidissement brutal:
le piston et le cylindre sont portés à très haute température
pendant que le moteur est à pleine charge (gaz à fond) dans la
ligne droite, puis dès que le pilote coupe les gaz et freine, comme
il n'y a plus de production de chaleur, le cylindre se refroidit rapidement
(son diamètre interne se contracte) alors que le piston met plus de temps
à refroidir et garde sensiblement son état de dilatation. Il y
a donc à ce moment une diminution *très nette* du jeu piston /
cylindre. Ceci est d'ailleurs beaucoup plus sensible sur les moteurs refroidis
par air , mais le phénomène existe aussi sur les moteurs à
eau.
Une remarque en passant : pour les moteurs préparés pour un maxi
de performances, il est très important de définir un jeu piston
/cylindre qui tienne compte de la volonté du meilleur rendement (jeu
le plus faible) mais aussi de la saison et de la température extérieure
(jeu plus important en hiver à cause du refroidissement plus important
du cylindre alors que le piston travaille toujours sensiblement à la
même température hiver comme été)
Pour la déficience de lubrification
: dès que l'on coupe les gaz, le mélange essence / huile n'arrive
évidemment plus et l'huile (qui est brulée au fur et à
mesure sur un deux temps) manque... justement au moment où le moteur
en aurait le plus besoin à cause d'un jeu très réduit .
C'est pour ça que l'on "graisse" en bouchant la boite à air
pendant une fraction de seconde alors que l'on est encore gaz à fond.
A ce moment une bonne quantité d'huile arrive dans le moteur sans être
brulée ... et y reste jusqu'a la prochaine remise de gaz.
Voila pour la théorie (longue, je suis toujours trop bavard, désolé) . En pratique, même si le Léo est refroidi par eau avec un piston graphité , il est à mon avis préférable de continuer à graisser pour limiter les risques de serrages mais aussi l'usure ...
Alain Avon "